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MARIAGE FORCÉ  AU TOGO : Mythe ou réalité en ce 21ème siècle ?

MARIAGE FORCÉ AU TOGO : Mythe ou réalité en ce 21ème siècle ?

Défini à l’article 16 al.2 de la déclaration universelle des droits de l’Homme, le mariage  forcé est l’union de deux personnes dont l’une n’a pas donné son libre et plein consentement. En réalité, le mariage forcé désigne tout mariage impliquant un enfant de moins de 18 ans. 

Le mariage forcé est une atteinte aux droits humains fondamentaux, notamment à la liberté et à l’intégrité physique. Le mariage d’enfants constitue une violation de leurs droits et a de graves impacts sur leur santé et leur émancipation. Cette pratique traditionnelle néfaste prive les filles de leur enfance et les expose aux violences, aux viols, aux maladies sexuellement transmissibles telles que le VIH, aux grossesses précoces non désirées et aux avortements à risque et à la déperdition scolaire.

Aussi Ahurissant que ça puisse paraitre le mariage forcé fait toujours la une au Togo et connait une recrudescence dans les zones rurales. Selon le rapport de l’UNICEF sur le mariage forcé et précoce au Togo publié en 2016, 6% des filles sont mariées à 15 ans et 22% à 18 ans, et que 13% des adolescents sont actuellement mariés ou en union et que 15% des naissances ont lieu à l’âge de 18 ans.[i] Une autre étude menée par WILDAF-Bureau régional en septembre 2017 dans la région centrale et des savanes révèle qu’une proportion de 30,5% des femmes enquêtées ont été mariées avant l’âge de 18 ans[ii]. Qu’est-ce qu’est à la base de ce phénomène aussi destructeur de plusieurs avenirs ? L’inégalité des sexes, la pauvreté, les pratiques traditionnelles, le manque d’instruction, la non application des lois et bien d’autres sont mis en exergue comme étant des causes directes.

Les dispositions de l’article 43 du nouveau code pénal togolais prohibent le mariage forcé. Aussi, la loi no 2007-005 du 10 janvier 2007 sur la santé de la reproduction interdit-elle, en son article 11, de soumettre des femmes à des contraintes et/ ou à des violences telles que le mariage forcé et précoce. Depuis Novembre 2022 une autre loi est entrée en vigueur pour protéger les apprenants contre les violences à caractère sexuel. En outre l’article 267 du Code de l'Enfant Togolais stipule clairement que : « Le mariage des enfants est interdit. L'âge de la nuptialité est fixé à 18 ans révolus ». Cependant il faut soulever que nonobstant ces lois, il est enclin de constater que le mariage forcé se multiplie au Togo et surtout dans les zones rurales. C’est le cas de cette jeune fille au nom de Lydie âgée de 17 ans vivant dans la commune de Kpendjal ouest 2 qui est contrainte à être prise en mariage en échange de sa défunte mère selon les coutumes. Faits rapportés par la presse en ligne Laabal. [iii]

De nombreuses filles comme Lydie vivent la même situation dans des différentes localités du Togo dans un silence absolu qui n’est pas synonyme d’un accord, mais de peur vis-à-vis du regard de la société. Plusieurs sont complices du fait qu’ils refusent de dénoncer les auteurs. Pour contribuer à la résolution de ce problème au Togo, l’organisation Action Collective pour le Développement Intégral de l’Enfance et de la jeune Fille (ACDIEF) a initié depuis 2017 dans ses moyens d’actions une kyrielle d’activités notamment (l’écoute, l’orientation, l’assistance psychologique, médicale, et sociale) dont le seul objectif est d’aider les jeunes filles et enfants survivants de toutes formes de violences mais pour faute de moyens ses actions sont limitées.

Par ailleurs en 2022, ACDIEF a piloté le projet de lutte contre les violences faites aux enfants et aux jeunes filles qui a permis d’avoir des données sur les survivants des victimes dans la région centrale. Pour une meilleure prise en charge de ces survivants de violences (Abus sexuel et viols, mariage forcé et précoce, mutilations génitales, exploitation et travail des enfants etc.), ACDIEF souhaite leur offrir un cadre pour leur accueil ainsi que leur réinsertion sociale. Voulez-vous nous assister dans la réalisation de ce projet ?

Contactez ACDIEF sur : contact@acdief.org ou sur le +228 91 91 27 03.

Rédaction : Venunye Dzegle, Chargé de communication à ACDIEF.


[i]https://www.ohchr.org/sites/default/files/Documents/Issues/Women/WRGS/HumanitarianSettings/BureauCatholiqueEnfanceTogo.pdf

[ii] https://www.girlsnotbrides.org/documents/1745/Rapport-TOGO-1.pdf

[iii] https://laabali.com/post/7992/lady-orpheline-a-11-ans-mere-a-13-ans-au-cm2-a-17-ans-sans-enfant/

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Commentaires

  1. koudjovi | 2023-04-24 11:18:25

    belle initiative! vivement qu'il y ait des soutien!

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  2. Flora MALM | 2023-04-24 11:44:14

    Belle initiative

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  3. Akuvi TISSINAM | 2023-04-24 16:54:25

    Le projet est à saluer, force à ACDIEF

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  4. Hello World! https://racetrack.top/go/hezwgobsmq5dinbw?hs=81a8e27a4325e6eb73ab21bf25e37373& | 2023-05-21 11:37:55

    q5me3e

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